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Un itinéraire spirituel : l'enfouissement dans les bidonvilles

Yvan Illitch

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« Ivan Illich était la troisième curiosité catholique de Cuernavaca comme titrait le Times du 29 Août 1969, la semaine où j’y arrivai.

​Ceux qui se souvenaient qu’il avait été prêtre et même monseigneur étaient de moins en moins nombreux. Vice-recteur de l’université de Porto Rico, il avait reproché à l’évêque du lieu d’être plus indulgent pour la bombe atomique que pour le préservatif.

​Plus ou moins limogé, il avait choisi Cuernavaca pour fonder son Centre Interculturel de Documentation. Objectif : faire la preuve qu’on peut produire et acquérir de la connaissance sans école, ni université, ni diplôme.

​La recette : une liberté d’expression et de comportement sans limites pourvu que soit affirmé le refus du monde comme il va plus un maximum de pluri (disciplinaire, générationnel, linguistique, confessionnel, national).

​Le même jour, au CIDOC vous pouviez rencontrer un prof de Harvard, un leader noir de Harlem ou de Soweto, une religieuse canadienne qui venait de purger six mois de prison pour avoir pris le parti des paysans sans terre ou le brésilien Paolo Freire : celui-là avait inventé une méthode d’alphabétisation qui faisait des exclus les artisans de leur destin. De cet environnement, j’ai eu le privilège de profiter pendant quatre mois. » In « J'étais prêtre… » p. 170.

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