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Un itinéraire spirituel : l'enfouissement dans les bidonvilles

La Gauche Chrétienne.

La photo a été prise dans les locaux de la Centrale Unique des Travailleurs (CUT).

Dans le coin droit en haut, on reconnaît trois fondateurs de la Gauche Chrétienne, tous anciens membres de la Démocratie Chrétienne :

Pedro Felipe Ramirez, ministre des mines d’Allende, emprisonné et torturé par les sbires de Pinochet, il sera finalement ambassadeur du Chili à Caracas ;

Bosca Parra, député, secrétaire général de la Gauche Chrétienne, réfugié en Suède ;

Rafael Agustin Gumucio, fondateur de la démocratie chrétienne, il en a été président, député, sénateur. Il sera réfugié politique à Paris.

Photo_La_Gauche_Chrétienne_Luis_Figueroa

« En Décembre 1971, l’évêque me refuse l’attestation nécessaire au renouvellement de ma carte de séjour.

La Gauche Chrétienne m’offre d’arranger cette affaire et quelques mois plus tard, j’adhère à ce parti.

Fondé en 1971 par des militants issus de la démocratie chrétienne, il refusait d’être un parti marxiste de plus. Son ambition : donner un contenu politique à la préférence évangélique pour les plus pauvres. Bien que majoritaires par le nombre, ils étaient passés par pertes et profits ou relégués à la remorque de la classe ouvrière si chère au parti communiste. Cette vulgate marxiste devait être révisée.

​Au Chili, les ouvriers et employés salariés dans des entreprises privées, le prolétariat donc, étaient trop minoritaires et privilégiés pour constituer la colonne vertébrale de l’alliance qu’il fallait construire.

Dans cette alliance, les moins que prolétaires devaient occuper une place de choix. Et pour l’indispensable adhésion des cadres et intellectuels (les fameuses couches moyennes) à ce bloc, les satisfactions morales valaient mieux que les augmentations de salaire.

​C’étaient les consciences qu’il fallait attaquer. De toute façon, les avantages matériels, le gouvernement n’avait pas l’argent pour les payer. Une certaine sobriété était de mise. Vue l’influence de l’évangile dans la culture populaire, cette contrainte économique ne tombait pas si mal.

​Au Chili, il était impossible de construire le socialisme contre le christianisme. Au lieu de le regretter, il fallait s’en réjouir, car stipulait la charte de la nouvelle formation : « Si le christianisme est la promesse de l’égalité et de la fraternité entre tous les hommes, le socialisme est le moyen concret de la réaliser. »

In "J'étais prêtre…"p. 211 et s.

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